L' art ou plus précisément la créativité, a toujours été pour moi une ouverture sur un autre monde, un espace de liberté où l'on pouvait se réinventer à l'infini.
L'art-thérapie permet non seulement d'accéder à cet espace mais aussi de se libérer des poids du passé, se découvrir, se re-découvrir... L'atelier de l'art-thérapeute est un espace hors du temps où via une « porte créative » les personnes revisitent leur histoire pour en faire un autre récit. Elles découvrent leurs forces intérieures, la possibilité du détachement et de l'acceptation.. Un sacré voyage ou un voyage Sacré en soi, aux pays des couleurs, des formes, des traces, des ombres, des lumiéres et de l'éphémére...
En tout temps mais particulièrement lors de temps agités, l'art devient refuge, il protége des tumultes extérieurs. Il devient un espace de respiration. L'art-thérapie est aussi un lieu où l'on dépose, se repose, se métamorphose. C'est un lieu « magique » où les énergies négatives ont cette occasion de se transmuter en une belle énergie solaire. Le processus de création présent dans l'art permet de se connecter à l'énergie du phénix. Ce magnifique oiseau myhtique qui sait renaître de ses cendres. Il traverse ses ombres, les laisse mourir pour renaître à sa lumiére.
L'art-thérapie ne change rien aux faits mais elle permet un détachement, une distance Elle permet d'accéder à un autre point de vue, de percevoir une autre issus. Elle peut être aussi un espace de silence, parfois un espace vide où rien ne vient (la page blanche). Cela est nécessaire pour acceuillir la nouveauté qui se profile à l'horizon. Car oui, il faut bien faire de la place, faire le vide pour laisser entrer dans nos vies le renouveau.
L'art et l'art-thérapie deviennent alors des lieux d'acceuils inconditionnels : des lieux qui nous acceptent tel que l'on est avec notre singularité, nos ombres, nos travers...
L'atelier de l'art-thérapeute acceuille avec bienveillance son visiteur. Il met à sa disposition : crayons, feuilles, peintures, outils en tout genre pourvu que celui-ci (le visiteur) y trouve sa porte d'entrée vers ses infimes possibilitées et pourvu que cela résonne en lui.
Parfois écrire, peindre, chanter, créer tout simplement sauve la vie, redonne couleurs et réveille en nous notre vivance.
Combien d'auteurs, de peintres etc ont trouvé une issus salvatrice au sein de l'art, au sein de leur art.
La poésie par exemple, comme la cure de l'analyste est un lieu de soulagement, lieu de recueil, d’accueil inconditionnel, lieu du sacré où l'ont peut se raconter. Parfois, quelque chose de l’ordre de l’impossible à dire fait défaut et entrave le reste de la personnalité rendant insoutenable la capacité à vivre. C'est alors que le processus de création peut devenir salvateur. DERRIDA affirmait que « ce qu'on ne peut pas dire, il ne surtout pas le taire, mais l'écrire »1
L'écriture a été salvatrice pour Marguerite DURAS. Son écriture, telle une ancre qui la relie à la vie est une tentative permanente de lien afin de donner un sens à son existence.
Au fur et à mesure de votre processus de création vous pouvez découvrir votre âme créatrice qui trouve à son tour, l'occasion de se raconter, de s'exprimer, d'exister en se frayant un chemin dans ce monde mouvementé. Et aujourd'hui, ô combien ce monde est mouvementé. L'art permet de s'enraciner, de s'ancrer pour ne pas chavirer...
1J. DERRIDA L'écriture et la différence 2004
Angélique MARCOS
Art-thérapeute